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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 17:29

              
                   David Foenkinos ; Les souvenirs

J'ai choisi comme deuxième article David Foenkinos, non seulement parce que j'ai apprécié son livre mais aussi pour sa personnalité. David Foenkinos dans son livre et David Foenkinos en vrai ne sont pas pareils. C'est un homme qui est plutôt bon vivant, il fait surtout rire.
On se rend compte que dans son livre il nous montre la difficulté de comprendre ses parents, l'amour conjugal.. Il se livre beaucoup aux lecteurs ce qui est très touchant et fait rentrer dans son roman délicatesse et humour.


                                                                          source

J'ai choisi un passage du livre Les souvenirs, je l'ai trouvé vraiment très touchant...
« Il pleuvait tellement le jour de la mort de mon grand-père que je ne voyais presque rien. Perdu dans la foule des parapluies, j'ai tenté de trouver un taxi. Je ne savais pas pourquoi je voulais à tout prix me dépêcher, c'était absurde, à quoi cela servait de courir, il était là, il était mort, il allait à coup sûr m'attendre sans bouger.
Deux jours auparavant, il était encore vivant. J'étais allé le voir à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre, avec l'espoir gênant que ce serait la dernière fois. L'espoir que le long calvaire prendrait fin. Je l'ai aidé à boire avec une paille. La moitié de l'eau a coulé le long de son cou et mouillé davantage encore sa blouse, mais à ce moment-là il était bien au-delà de l'inconfort. Il m'a regardé d'un air désemparé, avec sa lucidité des jours valides. C'était sûrement ça le plus violent, de le sentir conscient de son état. Chaque souffle s'annonçait à lui comme une décision insoutenable. Je voulais lui dire que je l'aimais, mais je n'y suis pas parvenu. J'y pense encore à ces mots, et à la pudeur qui m'a retenu dans l'inachèvement sentimental. Une pudeur ridicule en de telles circonstances. Une pudeur impardonnable et irrémédiable. J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant. Je peux lui dire, là. »

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